Bucarest
Bucarest (en roumain Bucureşti) est la capitale de la Roumanie.
La ville est mentionnée pour la première fois en 1459 comme marché fortifié au carrefour des routes commerciales entre Târgovişte, alors capitale de la Valachie, Braşov en Transylvanie, et le port de San-Giorgio fondé par les génois sur le Danube. Ce marché s'est rapidement développé et, au XVIIe siècle, il devient la capitale de la principauté, puis, en 1859, de la Roumanie. En 2003, la population de la ville est de 2 082 000 habitants, avec une aire urbaine de presque 2 500 000 habitants.
Selon la légende, le nom de la ville vient de Bucur, un berger qui se serait établi le premier sur l'emplacement actuel. Comme, en roumain, bucur signifie joie, de nombreux écrivains roumains surnomment Bucarest la ville de la joie.
L'histoire de Bucarest est plus ancienne que son statut de capitale de la Roumanie, qui date seulement du milieu du XIXe siècle. Selon la légende, elle fut fondée par un berger du nom de Bucur (qui signifie joie en roumain), même si historiquement la cité fut érigée au XIVe siècle par Mircea l'Ancien (Mircea cel Bătrân), après sa victoire sur les Turcs.
Bucarest s'appelle d'abord "la forteresse de Bucarest", en 1459, lorsque Vlad III l'Empaleur (Vlad Ţepeş), prince de Valachie y réside. C'est alors que la vieille cour voévodale, Curtea Veche, est bâtie et, durant le règne de Radu II l'Élégant (Radu cel Frumos), Bucarest devient la résidence secondaire de la cour.
Incendiée par les Ottomans en 1595, durant les guerres de Michel le Brave, Bucarest est rebâtie et continue à grandir en taille et en prospérité. Son centre se situe autour de la "grand'rue" Uliţa mare qui, à partir de 1589, est surnommée Lipscani d'après le nom des marchands qui importaient objets, étoffes et denrées de la foire de Leipzig (en roumain comme dans les langues slaves: Lipsca, "la ville des tilleuls"). Au XVIIe siècle, Bucarest devient le centre commercial le plus important de la Valachie et, en 1698, le prince régnant Constantin Brâncoveanu la choisit comme capitale de la principauté.
En 1861, lors de l'union de la Valachie et de la Moldavie, Bucarest devient la capitale de la nouvelle principauté de Roumanie. Grâce au nouveau statut de Bucarest, la population de la ville augmente considérablement dans la seconde partie du XIXe siècle et une nouvelle ère de développement urbain commence. La richesse architecturale et la culture cosmopolite de cette période valent à Bucarest son surnom de Paris oriental, avec l'avenue de la Victoire (Calea Victoriei) comme Champs-Élysées. Mais la fracture sociale entre riches et pauvres, décrite en ce temps-là par Ferdinand Lassalle, en fait un nid de tensions à la fois sociales et nationales (les minorités, installées depuis longtemps et bien représentées en milieu urbain, sont plus instruites et aisées que les Roumains d'origine rurale qui y affluent).
Entre le 6 décembre 1916 et novembre 1918, la ville est occupée par les Allemands et la capitale est transférée à Iassy.
Après la Première Guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de la Roumanie unifiée, qui inclut, entre autres, le retour de la Transylvanie. Entre les deux guerres, la ville eut le surnom de Petit Paris, tant les Français y sont nombreux (la Roumanie forme, avec la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, la "Petite Entente" alliée à la France). Quelques bâtiments monumentaux ont été construits par des architectes français (l'Athénée, le Palais CEC "Palatul Casei de Economii şi Consemnaţiunii"), mais la villa a surtout été le théâtre d'expression de styles architecturaux multiples tels l' Art nouveau, le Bauhaus, et les style purement locaux dits Néo-brancovan et Néo-vénitien dont il reste, malgré les destructions ultérieures, d'intéressants exemples.
Comme toute la Roumanie, Bucarest fut soumise aux régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bucarest souffre beaucoup des bombardements anglo-américains (la Roumanie du général Antonescu est alors l'alliée de l'Allemagne nazie). En 1977, un tremblement de terre de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter fait 1 500 victimes et donne un "coup d'accélérateur" au programme communiste de nettoyage des traces du passé bourgeois-aristocratique (selon la terminologie officielle omniprésente). Sous la présidence de Nicolae Ceauşescu (1965-1989), la plus grande partie du centre historique de la ville est ainsi détruit et remplacé par des immeubles de style soviétique, dont le meilleur exemple est le Centre Civique, qui inclut le Palais de la République, où un quartier historique entier a été rasé pour accueillir les constructions mégalomanes du dictateur roumain. Malgré tout, certains quartiers historiques restent encore debout aujourd'hui.
Bucarest est le témoin de la révolution de décembre 1989, initiée à Timişoara, puis en 1990, des manifestations étudiantes (Golaniades) et de leur répression sauvage (Minériades) par les mineurs de la vallée du Jiu, eux-mêmes manipulés par le pouvoir post-communiste.
Depuis 1990, avec le rétablissement de la démocratie et l'ouverture des frontières, la ville évolue rapidement. De très nombreux commerces s'ouvrent, et le nombre de véhicules individuels explose, posant des problèmes de circulation qui gênent aussi les transports urbains et grèvent la santé des Bucarestois.
Après l'année 2000, profitant du début du boom économique en Roumanie, la ville se modernise. Plusieurs développements résidentiels et commerciaux sont en cours, surtout dans les quartiers nord, alors que le centre historique de Bucarest subit une importante restauration. La ville renouvelle aussi son réseau d'adduction d'eau et de gaz, son réseau électrique et ses transports urbains, domaines dans lesquels l'offre était très inférieure aux besoins. Toutefois, cette offre reste insuffisante, notamment parce que des modifications apportées par le régime Ceauşescu ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile (par exemple de nombreux passages piétonniers ont été remplacés par des tunnels pas toujours accessibles aux moins mobiles, et le réseau des trams qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Piaţa Unirii, n'a pas été raccordé à nouveau : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches à pied et traversées). Ainsi le progrès n'empêche pas la capitale roumaine d'être de plus en plus dure pour les piétons, et quasiment impraticable aux cyclistes.
Lieux de culte:
- Enei
- Église des Saints-Apôtres
- Église Mihai Vodă
- Monastère d'Antim
- Église russe
- Église Stavropoleos
- Église Slobozia
- Monastère de Radu Vodă
- Eglise Buna Vestire
- Église de Bucur
- Église Creţulescu
- Église Colţea
- Temple Coral
- Temple des Tailleurs
Constructions historiques:
- Curtea Veche
- Hanul Manuc
- Villa Monteoru ou Maison des écrivains
- Palais Lens Vernescu
- Palais Cantacuzène
- Palais Suţu
- Palais Creţulescu
- Palais de Mogoşaia
Bâtiments modernes:
- Arcul de Triumf
- Athénée roumain
- Théâtre National
- Les magasins sur le boulevard Magheru
- Mémorial de la renaissance
- Le Palais du Parlement ou Palais du Peuple
Musées:
- Le Musée du Village roumain
- Le Musée du Paysan roumain
- Le Musée Zambaccian
- Le Musée National d'Art
- Le Musée militaire
- Le Musée National d'Histoire (actuellement fermé)
- Le Musée Stork
- Le Musée National Cotroceni
- Le Muséum National d'Histoire Naturelle "Grigore Antipa" (actuellement fermé)
- Le Musée Theodor Aman
Parcs et jardins publics:
- Parc Cişmigiu
- Parc Izvor
- Jardin botanique Dimitrie Brândză
- Parc Herăstrău
- Carol
- Tei
- Tineretului
Places:
- Piaţa Revoluţei (Place de la Révolution)
- Piaţa Unirii (Place de l'Union)
- Piaţa Romană (Place Romaine)
- Piaţa Victoriei (Place de la Victoire)
- Piaţa Universităţii (Place de l'Université)