Timişoara
Timişoara est une ville de l'ouest de la Roumanie, dans la région du Banat, comté de Timiş. Toutes les variantes de ce nom dérivent du nom de la rivière Timiş, qui coule dans la proximité et dont les eaux arrivaient, dans un passé lointain, depuis les monts Semenic jusqu'à la ville. En fait c'est la Bega, canalisée depuis 1728, qui parcourt la localité. Ville industrielle avec des services extensifs, elle fut la première ville européenne à être éclairée à l'électricité, en 1884, et l'une des premières villes à être dotée d'un tramway électrique (en 1899).
Le territoire municipal couvre 136 km² (le judeţ, ou département, du Timiş, comptant 8 697 km²).
Le climat, de type continental, est marqué par une légère influence méditerranéenne qui tempère les rigueurs hivernales.
Timişoara est une ville multiculturelle avec des minorités influentes, essentiellement des Allemands (Souabes ou "Schwaben"), des Hongrois, des Serbes et des Roms mais aussi des Italiens, des Arabes et des Grecs ou encore des Tchèques et des Slovaques. C'est la ville de naissance de Johnny Weissmuller (champion olympique de natation de nationalité américaine, connu pour son interprétation de Tarzan). Timişoara a aussi été visitée par Gustave Eiffel. Il y a aussi construit un pont piétonnier sur la rivière Bega. Économiquement, la ville a connu un fort essor, avec notamment des implantations d'entreprises italiennes, ou françaises, comme Valeo, ou encore Alcatel (l'un des premiers employeurs locaux, avec plus de 800 cadres, informaticiens en particulier). Parmi les productions locales, signalons celle de la brasserie, la bière Timişoreana (propriété de Ursus Breweries qui produit aussi, en Roumanie, l'Ursus et la Pilsner Urquell). La première brasserie de Timişoara fut construite en 1718. Les communautés francophones et germanophones sont dotées chacune d'un établissement culturel, le Centre culturel français et le Deutsches Kulturezentrum Temeswar, qui contribuent fortement au calendrier culturel local.
Autrefois qualifiée de Petite Vienne, la ville est aussi surnommée La cité des roses en raison de ses nombreux parcs et jardins et de sa roseraie, créée en 1928, qui maintient près de 600 variétés de roses.
La ville est réputée pour son dynamisme commercial. Outre ses anciens centres commerciaux, du centre (le complexe commercial Bega) ou de l'immédiate périphérie, elle s'est dotée de complexes d'envergure à vocation commerciale et récréative, tel le Iulius Mall (du nom de son promoteur), ou le centre commercial Auchan couvrant respectivement, en 2007, 83 000 et 20 000 m². En 2008, deux autres complexes, celui de Ion Ţiriac (l'ancien joueur de tennis), et celui de Plaza Centers NV, devaient ouvrir leurs portes à l'automne.
En 1019 Timişoara (sous les noms divers de Dibiscos, Bisiskos, Tibiskos, Tibiskon, Timbisko, etc.) est mentionnée pour la première fois dans des documents écrits par l'empereurbyzantinBasile II (tous les historiens ne s'accordent pas sur cette identification).
1552 marque le début de l'occupation ottomane qui prit fin en 1716 avec le succès du siège mené par le prince Eugène de Savoye. Son influence modernisatrice valut rapidement à la ville le surnom de Mica Vienă (Petite Vienne).
La première usine de tabac de Roumanie fut créée à Timişoara. Timişoara est la première ville de l'Empire où l'éclairage public à l'aide de bougies et de lampes à huile fut introduit et elle fut également la première ville d'Europe ayant les rues éclairées à l'électricité (1884). Ce fut aussi l'une des premières villes européennes à être dotée d'un réseau de transports urbains (tramway a chevaux), et l'une des premières de Roumanie à être dotée d'un chemin de fer (la reliant à Baziaş sur le Danube).
Elle fut rattachée à la Roumanie en 1918. Comme toute la Roumanie, Timişoara fut soumise aux régimes dictatoriaux carliste, Ion Antonescu et communiste de février 1938 à décembre 1989.
Le 16 décembre1989, une insurrection populaire commença à Timişoara contre le régime communiste de Nicolae Ceauşescu. La ville fut ainsi la première à se rebeller contre le pouvoir. Un ordre de déportation du pasteur calviniste hongrois László Tökés fut donné à la police secrète, la Securitate, et en réaction sa maison fut cernée par des membres de son Église. Le soir de 17 décembre, les personnes qui le soutenaient se rassemblèrent sur la Place Victoria (plus connue comme la place de l'Opéra), la place centrale de la ville. L'armée reçut l'ordre d'ouvrir le feu sur les manifestants, mais certains officiers refusèrent d'appliquer cet ordre, et se rangèrent du côté des manifestants. C'était le début de la fin de l'ancien régime, qui tomba la semaine suivante.
Le 20 décembre, après quatre jours d'insurrection, Timişoara est déclarée première ville libre de Roumanie.
On rapporta qu'il y aurait eu 1 104 tués et 3 352 blessés pendant l'insurrection contre le chiffre réel de 93 morts à la fin. Les images de cadavres dont l'origine véritable avait été cachée furent abondamment diffusées dans le monde entier. Ce n'est qu'en février 1990 qu'il fut officiellement enfin établi qu'il s'agissait là d'une intoxication. Le nom de Timişoara est dès lors resté associé aux manipulations dont les médias sont toujours susceptibles d'être à la fois les dupes et les relais. Surtout les relais, car dès la première diffusion des images au public de télévision il était parfaitement visible, pour un observateur un tant soit peu attentif et les journaliste se devraient de l'être professionnellement, que les corps déterrés portaient de nombreuses cicatrices, qui plus est de plaies soigneusement recousues trahissant des interventions chirurgicales.
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