Fișier:Coa Sighisoara RO.pngSighişoara

Sighişoara est une ville et une municipalité sur la rivière Târnava Mare en Transylvanie, Roumanie. Elle se trouve dans le judeţ de Mureş. Le centre historique de la ville est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La ville de Sighişoara est située dans le sud du judeţ, dans la vallée de la Târnava Mare, à 55 km au sud-est de Târgu Mureş, le chef-lieu du judeţ et à 110 km au nord-ouest de Braşov.

La partie la plus ancienne de la ville est située sur un plateau dominé par une colline qui surplombe une boucle de la rivière, sur la rive gauche. Dès le Moyen Âge, la ville a rejoint les rives pour s'étendre à l'heure actuelle sur la rive droite où se trouvent la gare des chemins de fer et de grands quartiers modernes.

La municipalité est composée de la ville de Sighişoara elle-même et des sept villages suivants: Angofa, Aurel Vlaicu, Hetiur, Rora, Şoromiclea, Venchi et Viilor.

Une colonie dace, près de Sighişoara appelée Sondava date du IIIe siècle av. J.-C. C'était le site d'un castrum romain et la base d'une légion romaine depuis le IIe siècle.

Au XIIe siècle, des artisans et des marchands d'origine allemande, appelés Saxons de Transylvanie sont invités par le roi de Hongrie à coloniser et défendre la frontière orientale de son royaume. Le chroniqueur Krauss mentionne la colonie saxonne à Sighişoara en 1191. Le lieu où se sont installés ces colons saxons avait déjà été fortifié par les Sicules une cinquantaine d'années auparavant.

Après les invasions mongoles de 1241, des fortifications sont élevées autour de la ville. ces fortifications sont payées par les corporations d'artisans (25 corporations en 1376). L'aristocratie et la bourgeoisie habite alors la ville haute, sur la colline originelle tandis que des faubourgs, peuplés d'artisans et de paysans, se développent dans la ville basse, elle aussi protégée par des murailles et des portes défensives.

En 1280, Sighişoara est connue par son nom latin Castrum Saxorum, et en 1298 par son nom allemand de Schespurch. En 1337 Sighişoara devient une résidence royale, et obtient le staut de ville en 1367 sous le nom de Civitas de Segusvar.

Vlad II Dracul (Vlad II le Dragon), prince de Valachie s'établit dans la ville en 1421. Il y reste jusqu'en 1436 et c'est là que naît son fils qui règnera sous le nom de Vlad III l'Empaleur, dont la légende revue par l'écrivain Bram Stoker sera la base du personnage de Dracula.

Pendant plusieurs siècles, la ville joua un rôle stratégique et commercial significatif aux limites orientales du royaume de Hongrie, devenant l'une des villes les plus importantes de Transylvanie.

La pression des Turcs de 1421 à 1526 oblige à surélever les remparts. Les artisans et les marchands allemands dominent l'économie de la ville. On estime que pendant les XVIe et XVIIe siècles, Sighişoara posséda près de 15 guildes et 20 associations d'artisans. Le sculpteur baroque Elias Nicolai a vécu en ville.

La ville voit l'élection de Georges Ier Rákóczy comme prince de Transylvanie et roi de Hongrie en 1631. Les XVIIe et XVIIIe siècles voient la ville souffrir d'événements tragiques : incendies en 1676, 1736, 1788, épidémies de peste dont meurt la moitié de la population, inondations en 1771, séisme en 1838.

La région de Sighişoara voit la naissance en 1673 du mystique Johannes Kelpius, qui émigre en Pennsylvanie sur le "Sarah Maria Hopewell". Il est l'âme du groupe d'ermites appelés Mystics of the Wissahickon, ou encore Society of the Woman in the Wilderness. Son héritage littéraire et musical comprend des hymnes, un journal, des correspondances, des traités théologiques, et surtout un livre de prière et de méditation intitulé A Short, Easy, and Comprehensive Method of Prayer, dans lequel il préconise une prière silencieuse et permanente, souligne que tous peuvent la pratiquer et exhorte chacun à le faire. Ce dernier ouvrage, facile d'accès, a connu un certain succès tout au long du XVIIIe siècle, et a été plusieurs fois réédité.

La plaine voisine d'Albeşti est le site de la Bataille de Segesvár, où l'armée des révolutionnaires hongrois de 1848 conduite par József Bem est défaite par l'armée russe de Luders le 31 juillet 1849. Un monument est construit en 1852 à la mémoire du général russe Skariatin, qui mourut lors de cette bataille. On pense aussi que le poète hongrois Sándor Petőfi a été tué dans cette bataille, un monument à son honneur est érigé à Albeşti en 1897.

La ville reste à l'écart du développement économique du XIXe siècle, ce qui lui permet de préserver son centre historique de changements urbanistiques trop massifs.

Par le Traité de Trianon, en 1920, la ville rejoint la Roumanie. Elle sera de nouveau occupée par les Hongrois de 1940 à 1944 et réintègrera la Roumanie en 1945.

Le centre historique de Sighişoara, qui a conservé son aspect de ville fortifiée médiévale, est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Chaque année en juillet, un festival médiéval se tient dans la vieille citadelle.

La vieille vile de Sighişoara constitue un ensemble remarquable d'architecture civile et militaire du Moyen Âge en Transylvanie dont l'état de conservation a justifié son inscription sur la liste du Patrimoine mondial. Le centre historique est constitué par le site frotifié qui s'étend sur la plateau aux versants abrupts dominé par la colline de la Cité, la Ville Basse et l'ensemble de murailles qui enserrent l'ensemble.

Les monuments les plus remarquables sont :

  • La Tour de l'Horloge (Turnul cu Ceas), tour défensive du XIIie siècle et du XIVe siècle et porte d'entrée principale de la ville. Le Conseil Municipal de la cité se tenait à cet endroit jusqu'en 1456, elle a été transformée en Musée d'Histoire en 1899. Constrcution de 64 m de hauteur, la tour comporte une galeire surmontée d'un toit de tuiles vernissées et d'un flèche, c'est l'emblème de Sighişoara.
  • Église St Nicolas au sommet de la colline de style gothique (1459-1495), avec un ensemble de fresques gothiques et plusieurs retables Renaissance.
  • Place de la Citadelle et rues avoisinantes, ensemble de maisons d'artisans à deux ou trois étages aux crépis colorés et aux hautes toitures de tuiles.
  • Église catholique adossée aux remparts.
  • Église du monastère, ancienne église des Dominicains (XIIIe siècle), agrandie en 1515, de style gothique avec une décoration intérieure baroque, un remarquable retable, une collection de tapis turcs.
  • Nombreuses maisons médiévales.
  • Murailles de la Citadelle (930 m de long, 8 à 10 m de hauteur), construite du XIIIe siècle au XVIIe siècle. 9 tours subsistent sur les 14 à l'origine. Chaque tour porte le nom d'une corporation : tour des Fourreurs, des Bouchers, des Tailleurs, des Ferblantiers...

La ville basse possède aussi quelques bâtiments intéressants du début du XXe siècle, notamment l'hôtel Steaua, de style art nouveau et de beaux immeubles baroques.