Fișier:Interbelic Satu Mare CoA.png Satu Mare

Satu Mare est une ville de Transylvanie, Roumanie, chef-lieu du département homonyme, dans la région de développement du nord-ouest.

Située à proximité des frontières ukrainienne et hongroise, Satu Mare est un important centre économique et culturel.

Satu Mare est située au nord-ouest du pays, dans la plaine alluviale formée par le Someş, à une altitude moyenne de 129 m. La ville s'étend de nos jours sur les deux rives de la rivière, domestiquée dès le XVIIIe siècle par un système de digues pour éviter les inondations. Cependant, la coeur historique de la ville est situé sur la rive droite.

Satu Mare se trouve à 13 km de la frontière hongroise à l'ouest, à 27 km de la frontière ukrainienne au nord et à 620 km au nord-ouest de la capitale du pays, Bucarest.

Autres villes proches : 72 km à l'est, Baia Mare; 131 km au sud-ouest, Oradea; 150 km au sud-est, Cluj-Napoca.

La municipalité de Satu Mare est composée de la ville de Satu Mare elle-même et du village de Sàtmàrel.

Le climat de Satu Mare est de type continental avec des saisons très contrastées (hivers froids et neigeux, étés chauds et secs) dont la température moyenne annuelle est de 9 6 °C (hivers 1 7 °C, étés 19 6 °C). La moyenne annuelle des précipitations est de 590 mm d'eau.

Satu Mare est le siège du tribunal du judeţ qui supervise les juridictions de Carei, Ardud, Negreşti-Oaş, Tăşnad et Livada. La ville est d'autre part le siège d'une cour d'appel, de tribunaux de commerce ainsi que d'un tribunal militaire.

Peuplé dès l'Âge de la pierre et l'Âge de bronze, le site de Satu Mare a été habité par les Daces sans faire partie de l'Empire romain. La ville est citée dans la Gesta Hungarorum, chronique des premiers Magyars, comme appartenant au chef valaque Menumorout. Dès le Xe siècle, une citadelle du nom de Castrum Zotmar est connue. La première mention écrite de la ville apparaît sous le nom de Villa Zotmar dans un document de la cour de la reine Gisèle de Hongrie décidant de l'établissement de colons allemands à Mintiu (aujourd'hui un quartier de Satu Mare au bord du Someş).

La ville appartient alors au royaume de Hongrie. En 1543, elle est un fief de la famille Báthory. De cette époque datent les dérivations du Someş pour assurer la défense de la citadelle construite sur la rive droite de la rivière. Les armées ottomanes l'assiègent en 1562 et lors de l'offensive de reprise de la citadelle par les Habsbourg, celle-ci est incendiée. La reconstruction s'effectue sur des plans de l'architecte italien Ottavio Baldigara sous la forme d'un pentagone doté de cinq tours de défense.

En 1623, le Prince de Transylvanie Gabriel Bethlen autorise les Juifs à s'installer dans la cité. Les deux noyaux urbains de Szatmár et Minciu sont réunis entre 1712 et 1715, union qui sera reconnue en 1721 par l'Empereur Charles VI du Saint-Empire (connu aussi sous le nom de Charles III de Hongrie) qui lui donnera alors le statut de ville libre royale.

En 1711 est signée dans la ville la Paix de Szatmár entre Charles VI et les révoltés hongrois conduits par François II Rákóczi, qui assure le maintien de l'unité de la Transylvanie et de la Hongrie. Pendant le XVIIIe siècle, la ville s'urbanise rapidement. De cette époque subsistent le vieil hôtel de ville, de nombreux bâtiments civils et les églises grecque-catholique et réformée.

Le développement se poursuit au long du XIXe siècle avec le pavage des rues en 1844, l'industrialisation (moulins, briquetteries, travail du bois, textiles). Le commerce, la construction de lieux d'enseignement, d'hôpitaux, de parcs, l'installation de succursales bancaires, la création d'un réseau de transports publics enrichissent la ville.

En 1804, un diocèse catholique est créé et, en 1858, une grande synagogue est elevée par la communauté juive.

Le développement des chemins de fer dans l'Empire austro-hongrois fait de la ville un nœud ferroviaire avec les constructions de lignes vers Carei (1871), Sighetu Marmaţiei (1872), Baia Mare (1894), Ardud (1900) et Bixad (1906) et permet de la relier aux grandes métropoles de Budapest et Vienne.

Satu Mare n'est cependant pas le chef-lieu du comitat de Szatmár qui est situé à Carei. Avant la Première Guerre mondiale, la ville compte un forte majorité hongroise et une communauté juive de quelques 7 000 personnes (presque 20% de la population totale). La Dynastie hassidique de Satmar, célèbre pour son opposition radicale au sionisme, est originaire de cette ville.

En 1918, le comitat de Szatmár est intégré à la Grande Roumanie et la ville, alors officiellement nommée Satu Mare, devient le chef-lieu du nouveau judeţ. De nombreux Hongrois quittent la ville et la population d'origine roumaine augmente notablement.

La Chambre de Commerce de Satu Mare est créée en 1929.

En 1940, à la suite du Deuxième arbitrage de Vienne, Satu Mare est annexée par la Hongrie. En 1944, la communauté juive est victime de nombreuse déportations organisées par les nazis et leurs alliés fascistes hongrois. Du 19 mai 1944 au 1er juin 1944, 18 863 personnes sont déportées (14 440 sont assassinées à Auschwitz).

La ville est prise par l'Armée rouge fin 1944 et réintègre la Roumanie qui devient très vite la République socialiste de Roumanie.

Satu Mare a été victime de très graves inondations en 1970. Le 14 mai est devenu d'ailleurs le jour de la ville (date du renouveau).

Depuis la révolution de 1989, la ville a grandement bénéficié de sa position géographique au carrefour des frontières hongroises et ukrainiennes, situation encore améliorée avec l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne.

Tourisme:

Satu Mare possède de nombreux édifices datant des débuts du XXe siècle dignes d'intérêt dont le plus connu est sans conteste l'Hôtel Dacia, construit en 1902 dans le style de la Sécession viennoise.

Les autres monuments remarquables de cette époque sont :

  • la Tour des Pompiers (Turnul Pompierilor), haute de 47 m, datant de 1904 ;
  • l'Hôtel Astoria

Les plus vieux monuments de la ville sont l'église réformée des Chaînes (Biserica cu lanţuri) datant de 1793-1802 ainsi que l'église catholique du Calvaire, datant de 1844 et édifiée sur les ruines de l'ancienne citadelle de Satu Mare.

Du XXe siècle datent :
  • la Cathédrale orthodoxe de la Dormition de la Vierge (1926)
  • la Cathédrale catholique
  • la Cathédrale grecque-catholique des Saints Archanges Michel et Gabriel de 1932-1937

L'édifice emblématique de la ville est le Palais Administratif (Palatul administrativ), regroupant les services administratifs de la cité, construit entre 1972 et 1984 et haut de 97 m, le troisième édifice le plus haut du pays.